Marquée par la crise sanitaire et deux confinements, cette année aura été inédite pour de nombreux secteurs et aura également bousculé le marché immobilier. Rendement Locatif identifie les grands changements du secteur et livre ses conseils pour l’année 2021.
Un nombre de transactions en forte baisse
Les deux confinements ont impacté le nombre de transactions réalisées cette année. D’après la Fnaim il n’excédera pas 800 000, soit une baisse d’au moins 250 000 transactions par rapport à 2019 (-25 %). En conséquent, il y aura davantage de biens proposés à la vente en 2021. Cette augmentation de biens à vendre à certains endroits pourrait faire baisser les prix.
L’immobilier commercial et de bureaux impactés
Frappés par la démocratisation du télétravail dans le tertiaire d’une part et la fermeture des commerces d’autre part, l’immobilier de bureaux et commercial sont un peu en pause ces derniers temps. Il serait judicieux d’attendre un peu avant d’investir dans l’immobilier commercial, très touché en 2020. Concernant les bureaux, les habitudes de travail risquent de changer. Il serait donc plus judicieux d’attendre que cette crise se stabilise. En effet, il va falloir anticiper en imaginant comment pourrais être organisés les bureaux du futur avant de se positionner sur un projet.
Vigilance pour les projets immobiliers complexes
En 2021, les prix de l’immobilier vont sûrement baisser, en particulier pour les projets imparfaits. Les biens avec de lourds travaux à réaliser représentent des projets plus complexes en temps normal. C’est également le cas pour des biens d’habitation peu adaptés au marché tels que les biens jugés trop grand pour des familles par rapport aux prix. Même problématique pour des immeubles à plus d’un million et demi d’euros pour des surfaces relativement grandes (supérieures à 150 m2) mais sans extérieur.
Des villes secondaires pour faire de bonnes affaires
L’an prochain, il faudra plutôt miser sur des villes secondaires pour faire de bonnes affaires. Les métropoles comme Bordeaux ou Lyon ayant vu leur prix grimper depuis quelques années, elles sont plus adaptées à des placements plutôt patrimoniaux, à plus long terme. En effet, dans les grandes métropoles, les prix sont restés globalement stables.
De nombreuses villes secondaires à proximité de ces métropoles se sont également engagées dans des travaux importants qui font d’elles des villes d’avenir sur lesquelles il peut être intéressant de miser cette année. C’est notamment le cas de Villeurbanne avec son projet de réhabilitation avec Grand-Clément Gare. Les villes impactées par le projet Grand-Paris sont également à surveiller car leur prix risque de fortement augmenter pour certaines, à l’image de Noisy-le-Grand qui doit devenir un véritable hub avec sa nouvelle gare. Attention toutefois à bien vérifier l’offre et la demande locative avant d’investir dans une ville comme Annecy et à bien étudier les emplacements privilégiés.
L’immobilier, un marché rassurant pour les Français
Malgré une baisse du pouvoir d’achat moyen des Français et pour certains un chômage partiel, ces baisses de revenus ou la peur de celles-ci vont inciter certaines personnes à trouver des sources de revenus supplémentaires préventivement ou encore à placer leur argent. La pierre représente une valeur rassurante pour beaucoup de Français.
Cet intérêt pour l’immobilier est corroboré par le fait que, le deuxième confinement ne semble pas avoir trop découragé les projets immobiliers en cours : seuls 6% en moyenne des projets d’achats ont été abandonnés durant ce deuxième confinement et uniquement 4% des projets de vente d’après une étude réalisée par MeilleursAgents.
Les baisses de revenus et l’insécurité, guides de l’investissement en 2021
L’avenir incertain de cette pandémie pourrait inciter les Français à rester prudent à l’idée d’investir, préférant garder de l’argent de côté. Contracter un crédit engendrant une augmentation des dépenses peut inquiéter lorsque l’on a peu de visibilité sur les mois à venir. Certains auront également des revenus ne leur permettant plus d’investir. Les banques seront quant à elles sûrement plus frileuse et l’octroi de prêt plus difficile pour des profils plus complexes. En effet, le pouvoir d’achat a baissé de 902 euros par rapport à l’an dernier, soit 4% de moins d’une année sur l’autre selon l’étude de Purchasing Power Europe 2020 réalisée par GFK. Néanmoins, il convient de remarquer que cette baisse du pouvoir d’achat en France est moindre que la moyenne européenne, établie à 5,3 %.
« Le marché immobilier connait une phase de repli. Cependant, les Français restent attachés à ce type de placements tangibles qui les rassure. Le marché risque pourtant d’être dépendant des conséquences économiques de la crise, de l’évolution des revenus des Français ainsi que de la hausse ou baisse du chômage partiel en 2021. Pour autant, on remarque que le deuxième confinement aura eu moins d’impact que le premier sur ce marché »
explique Bassel Abedi, fondateur de Rendement Locatif.